Frontière États-Unis – Canada : La « passoire » se renforce

Dimanche 11 novembre 2007 : un feu fait rage dans une auberge de Rouses Point, village frontalier américain, au nord de l’État de New York. Appelé en renfort, un camion de pompiers de Lacolle, ville frontalière du sud de la Montérégie, se présente gyrophares allumés, au poste frontière. Les hommes du feu devront attendre de longues minutes avant que le douanier daigne les laisser passer. L’auberge sera réduite en cendres. Chaque jour, ce sont près de 300 000 personnes, 4 000 camions et 1,5 milliard de dollars qui transitent par la frontière séparant le Canada de son voisin du sud. « Un trafic difficile à réguler », explique Jan C. Ting, membre de l’Institut de recherche sur la politique étrangère de l’Université Temple à Philadelphie et collaborateur aux Services américains de citoyenneté et d’immigration. Pour lui, « les frontières
nationales américaines demeurent ouvertes et incontrôlées ». L’homme, qui a été candidat républicain aux élections sénatoriales de 2006, dresse un sombre tableau : « Chaque nuit, des milliers d’étrangers entrent secrètement aux États-Unis et nous n’avons aucune idée de qui ils sont. » Une frontière difficile à surveiller La ligne de 6000 kilomètres séparant les deux pays d’est en ouest est difficile à surveiller car un quart de sa longueur se trouve emboisée. Mais « les principaux problèmes se posent dans les agglomérations », explique Elaine Lavergne, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui soutient les douaniers dans leur travail. À Stanstead, par exemple, ville des Cantons de l’Est, collée à la frontière du Vermont, trois rues non gardées reliant la ville américaine voisine de Derby-Line sont empruntées quotidiennement par les habitants. « Comment voulez-vous déterminer qui est légal de qui ne l’est pas dans cette situation ? », s’interroge Mme Lavergne. Certaines maisons sont même construites à cheval sur la frontière. « Jusqu’à récemment, on décrivait souvent la frontière canado-américaine comme la plus longue frontière non défendue au monde. Depuis le 11 septembre, il est devenu de plus en plus clair que les contrôles de sécurité sont une réalité inévitable de la vie en Amérique du Nord », pouvait-on lire, en septembre 2005, dans un rapport de la Chaire d’études politiques et économiques américaines de l’Université de Montréal, relatif aux mesures de sécurité à la frontière américaine. Multiplication des moyens de sécurité Le département d’État de la Sécurité intérieure s’est réorganisé ces dernières années pour contribuer à « une croissance significative de la sécurité aux frontières », selon son porteparole, Mike Milne, joint par téléphone. En plus d’avoir fait doubler le nombre de douaniers et de patrouilles frontalières, le passeport sera exigé pour tous les voyageurs à partir de janvier 2008. De plus, une Initiative de sécurisation des frontières a été votée à Washington en novembre 2005 dans le but de créer de véritables frontières à la fine pointe de la technologie au nord et au sud des États-Unis. Listés par M. Milne, les moyens
mis en place par Boeing – qui a remporté l’appel d’offres de 2,5 milliards de dollars – relèguent James Bond au rang de « has been » : caméras thermiques, capteurs biométriques, détecteurs de radiations, radars d’activité sous-terraine et même avions sans pilote. Il n’a pour l’instant pas été prouvé que la « passoire » canadienne, décrite par Hillary Clinton au lendemain du 11 septembre 2001, ait laissé passer l’un des auteurs des attaques terroristes. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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