Le handicap chinois

Une Chinoise rencontrée par hasard me disait : « Être handicapé signifie de ne pas pouvoir contribuer à la croissance du pays. En Chine, ne pas pouvoir travailler est la pire honte, car nous vivons pour travailler, nous ne travaillons pas pour vivre. » Début octobre, la Chine accueillait les Jeux olympiques spéciaux, olympiades destinées aux personnes ayant une déficience mentale. Présenté à Shanghai, cet événement a été diffusé à la télévision centrale chinoise, CCTV, aux heures de grande écoute. Le
gouvernement voulait montrer à quel point il se soucie du sort de ces personnes. Lors des pauses entre les compétitions, des reportages sur des enfants handicapés mentaux étaient présentés. À chaque fois, ils se débrouillaient très bien dans leur vie quotidienne et avaient, par exemple, un emploi grâce aux quelques écoles d’insertion sociale présentes en Chine. C’est sur le terrain, dans un orphelinat de Shenzhen, ville à l’économie florissante du sud-est du pays, que j’ai compris le véritable sort des enfants et surtout de ceux victimes d’un handicap. Relié à un hôpital et à une école, l’orphelinat possède des moyens importants. Il offre aux orphelins la chance d’avoir un jour une vie relativement normale. Ils iront à l’école jusqu’à 16 ans et pourront même espérer obtenir un emploi. Très nombreux à l’orphelinat, ces enfants handicapés témoignent à l’inverse de l’échec des plans sociaux en Chine. Ils devront rester à l’orphelinat, enfermés, sans possibilité de s’émanciper à l’extérieur. Tant qu’il n’aura pas subi une opération, un enfant souffrant ne serait-ce que d’un bec-de-lièvre ne pourra pas aller à l’école. Les opérations chirurgicales sont rares à l’orphelinat. Les coûts des soins de santé dépassent ce que les parents peuvent payer dans toute une vie, ce qui occasionne de nombreux abandons d’enfants. Dans l’orphelinat de Shenzhen, il y a deux fois plus d’enfants handicapés que d’enfants sans handicap. Des bénévoles américaines qui travaillent à l’orphelinat deux fois par semaine font remarquer que les cas les plus sévères seront enfermés dans des institutions où les visiteurs ne sont pas admis. Il en est de même pour les problèmes de comportement graves ou
les enfants violents. Certaines ailes du bâtiment sont interdites
aux bénévoles. Impossible de savoir pourquoi. Une petite minorité
pourra, avec l’aide de fondations caritatives, obtenir la chirurgie dont ils ont besoin pour vivre sans tracas. Ces enfants ont des malformations comme un bec-de-lièvre, des pieds renversés, des orteils ou des doigts manquants. Ce que j’ai compris à Shenzhen, c’est que beaucoup de personnes présentant un handicap physique ou mental, maintenant adultes, mendient dans les rues passantes de la ville. Laissées à elles-mêmes, elles doivent trouver un moyen de se nourrir. Les Chinois sont quand même généreux, sachant que l’argent qu’ils donnent est la seule façon pour ces moins fortunés de survivre. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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