Mika à Montréal

C’est une véritable boule d’énergie qui s’est présentée hier soir au Centre Bell pour déballer son univers musical. À travers les marionnettes géantes, ballons, confettis et costumes, Mika a diverti la foule pendant une heure et demie avec des chansons plus accrocheuses les unes que les autres. Accrocheuses ? C’est qu’en moins d’un an, le chanteur libano-anglais a vendu plus de 4 millions d’albums à travers le monde. Et Mika a son lot de fans à Montréal. L’an dernier, il faisait salle comble au Club Soda pour présenter son premier album, Life in Cartoon Motion. Hier, 11 000 fans l’attendaient en véritable star dans la plus grande salle de sa tournée nord-américaine. Pourtant, Mika n’invente rien. L’influence de Freddy Mercury et Queen transcende son répertoire, et les Beatles, Elton John, Billy Joel, Eurythmics et les Beach Boys jouent dans son ombre tout le long du spectacle. On aperçoit même des fantômes de Judy Garland et des Backstreet Boys ! Côté présence sur scène, il se déhanche à la Mick Jagger, incapable de contenir son trop plein d’énergie. Son public, à l’image de son disque, était diversifié et hétéroclite. Aux adolescents en délire s’ajoutaient de jeunes enfants et des parents visiblement heureux d’accompagner les petits. Mais à 23h00, il commençait à se faire tard pour un lundi soir. Les deux premières parties (Creature et The Midway State) auraient pu être un peu plus courtes, mais ce sont surtout les entractes abusivement longs – sans musique et les lumières ouvertes – qui refroidissaient les ardeurs. Quelques minutes avant l’entrée sur scène de Mika, une vague humaine particulièrement réussie a soulevé la foule. Le chanteur a gardé l’énergie en commençant avec ses deux succès Relax (Take it Easy) et Big Girl (You Are Beautiful). Il a continué à montrer ses prouesses musicales avec d’autres pièces telles que Stuck In The Middle, l’un des moments les plus forts, musicalement, de la soirée. Quant à ses nouvelles chansons, moins rythmées, elles ont reçu un accueil plutôt tiède. Mika a terminé son spectacle avec la fougue du début, enchaînant Love Today, Grace Kelly et Lollipop. Faute d’avoir un plus vaste répertoire, il a du revenir à Relax, plus disco cette fois, pour le rappel. Mais pourrait-on lui en vouloir, alors que son premier album n’a pas encore un an ? Même s’il utilise à outrance de vieilles recettes musicales, Mika offre un spectacle de qualité. À ses mélodies accrocheuses s’ajoute une voix puissante et juste. Et à Montréal, son excellent français le rend encore plus attachant. Reste à voir s’il saura chausser les souliers de ses prédécesseurs.

Mika à Montréal
En savoir plus =>  Et la politique étrangère américaine fut
Retour en haut