Chronique : Russie : Un meurtre politique comme les autres

Le Daghestan vote avec des balles (texte original en russe) Samedi matin, à l’hôpital de la République du Daghestan (voisine de la Tchétchénie, membre de la Fédération de Russie) est décédé le leader de la section locale du Parti Iabloko, Farid Babaev. Trois jours auparavant, il avait été attaqué à l’entrée de sa maison. Ses funérailles auront lieu à Makhatchkala (la capitale daghestanaise). Farid Babaev, contre qui a été commis un attentat il y a trois jours, est décédé ce matin [samedi], sans jamais avoir repris conscience. Vendredi soir, l’état de santé du candidat [aux élections législatives du 2 décembre] s’était grandement détérioré. Les médecins avaient commencé à préparer le transfert de Babaev à Moscou, mais ils ont finalement jugé que le voyage aurait été trop risqué. « Babaev a succombé à ses blessures, sans jamais avoir repris conscience », a indiqué l’hôpital. Comme l’a déjà écrit « Gazeta.ru », l’attentat contre le numéro un de la liste daghestanaise du Parti Iabloko, Farid Babaev, a été commis alors qu’il rentrait à son domicile mercredi soir. Des inconnus ont attaqué le candidat vers 22h sur la rue Mira (de la Paix) à Makhatchkala, à l’entrée de sa maison. Babaev s’est vu infliger quatre blessures par balles – deux dans la tête et deux autres dans la poitrine. Les services ambulanciers ont ensuite transporté le blessé à l’hôpital central. Il a été opéré et transféré à l’unité de réanimation. Il est resté trois jours dans le coma. La brigade d’enquête a rapidement commencé son travail sur le lieu de l’événement. Les enquêteurs ont constaté qu’on avait tiré sur le candidat avec un pistolet Makarov. Sur le lieu du crime, ils ont découvert des douilles de calibre 9mm. Pratiquement sur-le-champ, des opérations « Perekhvat » et « Voulkan-5 » ont été lancées dans toute la ville. Il n’y a pas pour l’instant plus de détails sur le déroulement de l’enquête. Une enquête criminelle sous motifs d’attentat à la vie d’un politicien a été ouverte. À Iabloko, on est convaincu que la grande politique est impliquée dans la tragédie. Plus tôt, le vice-président du parti, Sergueï Mitrokhin a déclaré à Gazeta.ru que « sans l’ombre d’un doute, cette tragédie a un arrière-fond politique. Farid Babaev n’était pas impliqué dans le monde des affaires, donc on peut tout de suite éliminer la thèse d’un règlement de compte criminel, » a-t-il précisé. Mitrokhin a raconté qu’au cours des derniers mois, Babaev avait souvent fait des déclarations très critiques envers le pouvoir daghestanais et plus particulièrement contre le président de la république Moukhou Aliev. Babaev n’est pas le premier politicien de Iabloko à être victime de la grande politique. En 2003, Iouri Chtchekotchikhin, membre de Iabloko, vice-président du Comité de défense de la Douma (chambre basse du parlement russe), rédacteur en chef adjoint du journal Novaïa gazeta et défenseur des droits humains est décédé à l’hôpital central. Les raisons de son décès n’ont toujours pas été déterminées : la version officielle indique qu’il est décédé d’une « allergie », mais il y a de bonnes raisons de supposer que Chtchekotchikhin a plutôt été empoisonné. C’est loin d’être la première fois qu’une campagne électorale au Daghestan se termine par des fusillades ou des attentats. Au début de l’année, lors des élections au parlement local, trois candidats de l’Union des forces de droite (SPS) ont été porté disparus, alors que le la tête de liste du Parti des patriotes de Russie, Édouard Khidirov a été gravement blessé et a dû passer toute la durée des élections dans une unité de réanimation.

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