Écoliers en tête-à-tête

« Il faut que les élèves surdoués bénéficient d’un encadrement spécial sans quoi ils risquent de s’ennuyer dans des programmes ordinaires », avance Françoys Gagné, ancien professeur au Département de psychologie de l’éducation de l’UQAM. « On peut considérer qu’une personne est surdouée à partir du moment où son quotient intellectuel (QI) est égal ou supérieur à 120 », explique-t-il. Le Q.I. moyen étant de 100, il estime qu’environ 10 % de la population présente des capacités plus développées que d’autres. Selon Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation de l’UdeM, c’est à partir d’un Q.I. de 130 qu’un élève doit bénéficier d’un programme aménagé. Cet encadrement est nécessaire car les enfants intellectuellement précoces peuvent être en échec scolaire, présenter des troubles de l’apprentissage, des signes de dépression ou des crises suicidaires. Au Québec, il semblerait que cet encadrement soit peu ou pas du tout présent. Des établissements proposent des programmes enrichis ou encore des baccalauréats internationaux pour lesquels une sélection préalable sévère est nécessaire. Cependant, ce type de programme ne s’adresse pas forcément aux enfants surdoués. Un choix politique Selon M. Larivée, ce faible nombre d’écoles spécialisées serait lié à la culture judéo-chrétienne du Québec. « Notre culture nous a inculqué l’humilité. Il faut que tous les enfants étudient ensemble et que les plus doués aident ceux en difficulté. De plus, il est plus rentable politiquement de s’occuper des plus démunis, cela donne plus de votes. » La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se bat contre les projets sélectifs dans les commissions scolaires. M. Gagné explique que « selon le CSQ, tous les élèves peuvent réussir dans un programme général. Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Certains, comme les plus doués, ont besoin d’un accompagnement spécial pour réussir. » « Le combat que livre la CSQ, c’est avant tout pour éviter d’affaiblir les classes ordinaires », informe Jacques Tondreau, conseiller à la Centrale. D’après lui, il s’agit d’une question d’égalité des chances. « Il faut permettre aux élèves qui ont le plus de difficultés d’apprendre avec ceux qui réussissent mieux, ce qui n’est pas possible quand les élèves doués vont dans des programmes spéciaux. » Selon M. Tondreau, les programmes développés pour les enfants intellectuellement précoces peuvent également générer des problèmes de socialisation. « Bien souvent, les élèves surdoués se concentrent uniquement sur leur apprentissage. Dès lors, ils n’acquièrent pas de valeurs sociales liées à la communauté. » Une seule école L’établissement Fernand-Séguin, l’unique école primaire du secteur public pour les enfants surdoués à Montréal, tient à éviter ce type de problèmes. « Nous cherchons vraiment à responsabiliser les élèves, explique Alain Roulliard, le directeur de l’école. Ils doivent s’engager dans différents projets notamment environnementaux, afin de développer leur conscience sociale et le travail en collectivité. » Fernand-Séguin accueille 320 élèves qui intègrent l’établissement à la suite d’un test, d’une vérification de leur dossier scolaire et d’une évaluation de leurs anciens enseignants. Ils font partie des six à sept pourcents de la population surdouée au Québec. « Notre école a été créée à la suite d’une demande de parents d’élèves qui ne trouvaient pas leur compte dans les écoles régulières, explique M. Rouillard. Je pense que les établissements à projets vocationnels répondent aux besoins spécifiques des enfants et il existe un grand intérêt à les développer. » La spécificité de cette école est d’offrir un programme enrichi en sciences. Dans la majorité des cas, après avoir terminé leur école primaire, les élèves de Fernand-Seguin intègrent l’école secondaire Sophie-Barat à Montréal, qui dispose d’une section défi pour les plus doués. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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