Expozine 2007 : Salon bilingue à Montréal

Propos recueillis par Julie Delporte Quartier Libre : Louis Rastelli, éditeur de fanzines et créateur des distrobotos (distributeurs de cigarettes reconvertis en distributeurs d’objets d’art) a fondé Expozine en 2002. Depuis quand les éditions Rodrigol s’occupent-elles du côté francophone de l’évènement ? Pascal-Angelo Fioramore : On s’occupe d’Expozine avec Louis Rastelli depuis trois ans. Au début, on lui a proposé nos services pour corriger les fautes de français des textes et traduire certaines choses afin qu’Expozine soit présentable aux yeux des francophones. Finalement, on s’est chargé de trouver de nouveaux participants qui éditent en français pour ainsi équilibrer la présence des deux langues parmi les exposants. Il y a deux ans, il n’y avait encore que 20 à 25 % de projets francophones. L’année dernière, je pense qu’on atteignait 40 %. On attend à peu près la même chose de cette édition, mais les participants peuvent encore s’inscrire jusqu’au 12 novembre. Q. L. : Selon vous, pourquoi y a-t-il moins de participants francophones qu’anglophones ? P.-A. F. : Tout d’abord, Expozine attire des gens venus de Toronto, de Chicago ou d’ailleurs en Amérique du Nord, ce qui nous donne un panel de projets anglophones assez large, alors que seuls les Québécois représentent le côté francophone. Ensuite, je suppose que la culture du fanzine ou de la chose imprimée en général est plus importante chez les anglophones. D’ailleurs, il n’y a qu’à comparer les couvertures médiatiques de l’événement. The Gazette publie un article sur nous chaque année. L’an passé, Hour a fait sa une avec Expozine et y a consacré trois pages à l’intérieur. Pendant ce temps, Voir ne publiait qu’un minuscule encart. Q. L. : C’est la 6e année qu’Expozine est organisé, qu’est-ce qui a changé depuis ses débuts, à part l’augmentation des auteurs francophones ? P.-A. F : C’est la première année que nous organisons la foire pendant deux jours, on va voir ce que cela donne. Au début, il y a cinq ou six ans, il y avait à peu près 70 exposants. L’année dernière peut-être 250. C’est devenu beaucoup plus grand. Q. L. : Qui pourra-t-on retrouver parmi les participants francophones cette année ? P.-A. F. : Le fanzine de bande dessinée Bidon de Québec, le fanzine MensuHell, la revue littéraire Biscuit Chinois, le fanzine Clémentine par Vincent Couture, les maisons d’éditions L’oie de Cravan, Mécanique Générale et beaucoup d’autres. Q. L. : Vous citez Mécanique générale. C’est une maison d’édition davantage connue, dont les livres ne sont pas des fanzines. Comment expliquez-vous la présence de tels éditeurs à Expozine ? P.-A. F. : Je pense qu’ils se retrouvent dans l’esprit de notre foire. C’est sans doute une question de lectorat : ils viennent chercher à Expozine un public différent de celui qu’ils ren¬contrent une semaine plus tôt au Salon du livre de Montréal. Par exemple, il s’est créé à Québec le Rendez-vous des publications parallèles, sur un modèle proche de celui d’Expozine. La première édition a eu lieu en mai dernier. Avec les éditions Rodrigol, nous y avons participé et en une journée, nous y avons vendu 15 livres, alors que pendant les quatre jours du Salon international du livre de Québec nous en avons vendu seulement six ! Q. L. : Est-ce un hasard qu’Expozine se déroule juste après le Salon du livre de Montréal ou est-ce un symbole ?

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P.-A. F. : Non ce n’est pas un hasard, c’est parce que nous aimerions racheter le Salon du livre ! Sans rire, je n’ai pas vraiment envie de scinder en deux les gros et les petits salons, ou les gros et petits éditeurs. Là encore il s’agit d’un public différent, qui vient rencontrer des artistes différents. Par exemple, les éditions Rodrigol ne sont pas présentes au Salon du livre de Montréal. Tout simplement parce que cela nous coûterait très cher. Une table là-bas peut coûter jusqu’à 1 000 $, alors que pour une demi-table deux jours à Expozine, c’est 25 $. Et nous n’avons pas du tout envie d’augmenter le prix de nos tables d’exposition. Le but, c’est que le petit auteur qui photocopie son fanzine et le vend un dollar puisse rentrer dans ses frais.

Q. L. : Est-ce que le milieu de la chose imprimée est très actif à Montréal ? P.-A. F. : Oui vraiment, je pense. Beaucoup de gens considèrent Expozine comme une des foires du genre les plus intéressantes d’Amérique du Nord, avec le Toronto Comics Arts Festival, qui lui est beaucoup plus axé sur la BD. Montréal est aussi très intéressante parce que justement, nous avons ce mélange de langues anglaise et française. C’est exotique.

Q. L. : Y a t-il des conférences ou des activités organisées pendant Expozine ? P.-A. F. : Il y aura de la musique comme chaque année, pour mettre un peu d’ambiance, mais nous n’avons pas vraiment de conférences, ce n’est pas notre mandat. Il nous faudrait demander davantage de subventions. Notre vocation c’est surtout de rassembler, dans un même lieu, tous les créateurs de la chose imprimée pour alimenter la discussion entre eux, et avec leur public. Par contre, nous organisons des Prix Expozine. Pendant la foire, nous récoltons les publications, et les prix sont remis lors d’un gala au printemps. En plus d’une distinction pour les auteurs, cela permet de nous rassembler à un autre moment de l’année. C’est une vitrine supplémentaire pour nous faire connaître. Expozine, les 24 et 25 novembre,
de 12 h à 18 h. 5035, rue Saint-Dominique (au sous-sol de l’Église Saint-Enfant Jésus).
Entrée gratuite. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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