Sommet Union européenne-Afrique : Mugabe, l’invité isolé

Les dirigeants africains, comme les organisateurs Portugais, ont insisté pour que Robert Mugabe puisse assister au sommet Union européenne-Afrique. Une présence jugée nécessaire en vue de l’adoption d’une stratégie conjointe pour l’avenir de la coopération entre les deux continents. Celle-ci est de plus en plus menacée par l’implication grandissante de la Chine sur le continent noir. Il y a pourtant des limites que Gordon Brown n’a pas souhaité franchir, mettant sa menace à exécution et décidant de boycotter le sommet. Un Zimbabwe scruté Le premier ministre britannique n’est pas le seul dirigeant occidental à avoir Robert Mugabe dans sa ligne de mire. Les États-Unis imposent des sanctions économiques au Zimbabwe. L’Union européenne fait de même, en interdisant de séjour 131 dirigeants zimbabwéens pour manquement aux droits de l’Homme et à la démocratie. Londres et Harare entretiennent depuis plusieurs années des relations houleuses. Fin 2003, le président Mugabe a retiré son pays du Commonwealth, mécontent des sanctions qui lui étaient infligées. Dans l’une de ses virulentes sorties contre le président africain, Gordon Brown a appelé l’Afrique du Sud à mettre fin à son activité commerciale avec son voisin zimbabwéen. Quelques pays maintiennent leur aide « Le président d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, est en désaccord avec la déclaration de Gordon Brown », souligne M. Breytenbach, professeur spécialiste de politique africaine à l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud. « Il considère que la situation au Zimbabwe est un problème interne dont il ne faut pas se mêler et il ne compte pas arrêter les échanges économiques avec ce pays. » La Chine est le seul pays non africain qui accepte d’avoir des relations économiques avec le Zimbabwe. Des rumeurs ont récemment fait état d’une exaspération de Pékin face aux problèmes internes du pays de Mugabe. Le ministère des affaires étrangères chinois les a tout de suite démenties. Plusieurs accords de coopération ont été conclus entre les deux pays dans divers domaines comme l’agriculture, l’éducation, la santé, la science, l’aide humanitaire et la technologie. « La Chine est intéressée par les ressources naturelles du Zimbabwe, notamment les minerais et le charbon », souligne Suzanne Dansereau, professeur en développement international à la Saint Mary’s University de Halifax et experte de l’État africain. « Le Zimbabwe en tire des avantages, car les investissements créent des emplois », ajoute-t-elle. Une aide versée directement à la population Malgré tout, le chômage touche 80 % de la population du Zimbabwe et le taux d’inflation dépasse les 7000 %. Quatre millions de Zimbabwéens dépendent de l’aide alimentaire. En 2006, la France a accordé 700 000 euros d’aide alimentaire à cette population. De plus, le 8 octobre dernier, la Grande-Bretagne a donné huit millions de livres sterling au Programme alimentaire mondial, afin de venir en aide aux Zimbabwéens menacés de famine. La réforme agraire de 2000 est à l’origine de la crise économique actuelle. Le président Mugabe, arrivé au pouvoir au moment de l’indépendance du pays en 1980, a fait voter une loi permettant la saisie des terres agricoles des 4500 exploitants blancs afin de les redistribuer aux fermiers noirs. « Selon Mugabe, les colons ont pris les terres de leurs ancêtres sans leur donner de compensations », explique Suzanne Dansereau. « Il estime pouvoir faire de même aujourd’hui. » Cependant, « au lieu de redistribuer les terres aux paysans zimbabwéens d’origine, Mugabe les donne à ses proches, aux ministres et aux sympathisants du parti », précise Mme Dansereau Cette situation entraîne le mécontentement des citoyens qui, à l’origine, ont appuyé les principes de la réforme. « Le problème, c’est que les proches du président ne sont pas des fermiers », souligne Léo Kalinda, journaliste à Radio-Canada qui a fait plusieurs voyages et reportages au Zimbabwe. « Alors que ce pays était le grenier de l’Afrique australe, maintenant, il n’y a plus de culture. » Le président Mugabe parvient à se maintenir au pouvoir avec l’appui de la police, de l’armée et de l’élite politique qui gouverne à ses côtés. Il les a d’ailleurs mobilisés
dernièrement pour promouvoir sa réélection en mars 2008. Le parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique, dénonce le trucage des élections, mais la forte répression limite ses moyens d’expression. La population zimbabwéenne vit dans une ppression
sévère. Il n’existe pas de liberté d’association ni de réunion. Bon article, reposant sur des faits exacts. J’aurais juste un petit bémol sur le titre « invité isolé », car en fait, même si Mugabe ne s’est pas exprimé, les présidents Mbeki (Afrique du Sud) et Wade (Sénégal) l’ont fait pour lui pour dire que ce que disait la chancelière Merkel sur le Zimbabwe était faux.
Et si Mugabe était présent, c’est parce que beaucoup d’autres présidents africains ont déclaré qu’ils boycotteraient le sommet si Mugabe n’était pas invité au même titre que les autres présidents africains. Donc en fait, pas si isolé que ça. Autre détail : la redistribution des terres des fermiers blancs aux fermiers noirs ne devrait pas être en cause. Car le principe en avait été accepté par tout le monde, Grande Bretagne en tête, et ce depuis 1979 (accords de Lancaster) à échéance 2000. Par contre, ce qui était prévu était un dédommagement des fermiers blancs, ce dédommagement étant financé par la GB. La GB a d’ailleurs commencé à le faire jusqu’en 96 (total 44 millions de livres pour transférer 20% des terres à transférer). Mais en arivant au pouvoir, Tony Blair a arrêté tout financement en disant qu’il n’était pas engagé par les promesses verbales des gouvernements précédents (le montant exact n’était pas indiqué en bas du contrat que sont les accords de Lancaster).
Donc, il n’y a pas de reproche en soi à faire à la redistribution car la GB (via Tony Blair) est aussi coupable que Mugabe. Par contre, comme le dit l’article, Mugabe est clairement en faute sur les bénéficiaires de la redistribution des terres.
Et donc, ce n’est pas la réforme agraire qui a plongé le pays dans la catastrophe, mais les actions de la Grande Bretagne pour mettre le Zimbabwe au ban de l’économie mondiale : gel des avoirs dans les banques internationales (tu as de l’argent, mais tu n’as plus le droit d’y toucher), mise au banc du FMI (plus de prêt au pays), lobbying pour ne plus acheter de produits au Zimbabwe, etc… L’article ne parle pas non plus des graves erreurs économiques faites par Mugabe pour tenter de se sortir de la situation dramatique dans laquelle le lobbying de la GB (pour tuer l’économie du Zimbabwe) a plongé le pays. Le taux de change « officiel » fixé sans tenir compte de la valeur produite, les prix fixes ne tenant pas compte du coût des matières premières, etc… Bref, il est temps que Mugabe passe la main, puisqu’il semble que c’est à peu près la seule solution pour que l’Europe et les USA arrêtent de massacrer économiquement le pays et rendent de nouveau accessibles les avoirs du Zimbabwe à l’étranger, et rouvrent l’accès du Zimbabwe au FMI pour pouvoir emprunter pour financer le redressement. Et le Zimbabwe a de quoi rembourser : platine (2e producteur mondial), gisements parmi les plus prometteurs au monde de diamants qualité joaillerie, uranium, or, charbon et un potentiel touristique important. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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