Stuart O’Grady : dans l’enfer chaleureux de Roubaix

Paris-Roubaix : Au Nord du nouveau ! C’est sous un beau soleil d’été en plein mois d’Avril que s’est élancé le marathon de Paris remporté en deux heures et sept minutes par le Qatarien d’origine Kényane Shami Mubarak. Et si la chaleur estivale en plein printemps ne peut que ravir les participants à une telle épreuve, venus pour la majorité faire la fête entre amis ; il est vrai que le temps clément de ce Dimanche 15 Avril fût plutôt déboussolant pour un coureur de Paris-Roubaix s’élançant sur les pavés avec les images les plus légendaires de cette course dans la tête. Hier, les nuages de poussières avaient donc remplacé la boue empêchant le compétiteur de respirer et la chaussé sèche doublait le risque de gravité de la chute sur le bitume, le coureur ne glissant pas en cas de dérapage. Le nombre de kilomètres au programme (près de 260) renouait, lui, avec la tradition des longs rallyes qui ont régné au cours du siècle dernier et fait la légende de la petite reine. Le peloton de Dimanche a, pour sa part, rompu avec l’habitude installée ces dernières années dans les courses qui veut que ce soit dans les derniers kilomètres du final que les forces soient déployées. C’est ainsi qu’au trentième kilomètre, une trentaine de coureurs dont quelques meilleurs s’expatrièrent du peloton. Parmi eux, les animateurs de la journée que furent Grabsch du Team Milram et Kevin Van Impe pour la Quick-Step. Le premier s’offrant la mythique tranchée d’Arenberg en solitaire et le second se retrouvant à l’avant de la course un peu plus tard avant de céder par faiblesse. Puis, ce fût au tour de l’expérimenté Stuart O’Grady d’attaquer, protégé par la présence à l’arrière de son leader Fabian Cancellera, vainqueur sortant de l’épreuve. Et si l’attaque passa inaperçue, la victoire apparût évidente dans les vingt derniers kilomètres. L’acharnement de l’homme fort du jour, l’ancien Champion du Monde Tom Boonen, certainement le plus fort physiquement, n’y changea rien. O’Grady fût le plus malin et boucla ses deux cent vingt kilomètres d’échappé en entrant en solitaire sur le célèbre vélodrome de Roubaix après avoir traversé paisiblement le dernier secteur pavé, symbolique celui-ci. Le Belge, lui, vint mourir sur la ligne à trois secondes du podium après un tour de piste tout en sprint. Une nouvelle fois, le coureur de l’équipe Quick-Step manqua la victoire à cause d’une défaillance tactique, mais il semblerait néanmoins que les jambes du champion soient revenues définitivement. Le baroudeur Flecha et l’inattendu Wesemann s’offrirent respectivement la deuxième et troisième place, laissant la médaille en chocolat au Belge Björn Leukemans de la formation Predictor-Lotto dans laquelle évoluait encore l’année dernière le vieux renard Belge Peter Van Petegem qui termina à la vingt-troisième place de ce Paris-Roubaix après s’être montré dans le final. Un Australien dans l’enfer du Nord Il paraît que le natif d’Adelaïde n’a pas raté un Paris-Roubaix depuis le début de sa carrière, apprenant à maîtriser le pavé lorsqu’il évoluait auprès de Roger Legeay quand il était encore l’un de ces jeunes coureurs débutants découvrant l’Europe. Désormais, après avoir remporté deux fois le Championnat du Monde de Poursuite par équipe en 1993 et 1995, le Classic Haribo en 1999, s’être imposé à deux reprises lors d’une étape du Tour de France en 1998 et 2004, s’être adjugé deux fois le Tour Down Under en 1999 et 2001 et avoir décroché le titre de Champion olympique de l’Américaine sur piste, Stuart O’Grady, l’homme du Pays du kangourou a enfin rompu avec sa fatalité de ne pas s’imposer sur l’une de ces légendaires classiques de Printemps. Et le citoyen du Pays du soleil triompha dans l’enfer du Nord au temps clément, tel un surfeur porté sur les pavés. Une victoire chaleureuse qui prouve bien que les rêves sont faits pour être réalisés. Classement : 1 O’GRADY Stuart AUS CSC ;
2 FLECHA Juan Antonio ESP RAB 00’ 52″ ;
3 WESEMANN Steffen SUI WIE 00’ 52″ ;
4 LEUKEMANS Bjorn BEL PRL 00’ 53″ ;
5 PETITO Roberto ITA LIQ 00’ 55″ ;
6 BOONEN Tom BEL QSI 00’ 55″ ;
7 HAMMOND Roger GBR TMO 00’ 55″ ;
8 FRANZOI Enrico ITA LAM 00’ 56″ ;
9 VAN IMPE Kévin BEL QSI 01’ 24″ ;
10 BALDATO Fabio ITA LAM 02’ 27″ ;
11 MICHAELSEN Lars DEN CSC 02’ 27″ ;
12 KOPP David GER GST 02’ 28″ ;
13 HOSTE Leif BEL PRL 02’ 28″ ;
14 BRESCHEL Matti DEN CSC 02’ 28″ ;
15 GRABSCH Ralf GER MRM 02’ 28″ ;
16 SCHEIRLINCKX Staf BEL COF 02’ 28″ ;
17 GUSEV Vladimir RUS DSC 02’ 28″ ;
18 DEVOLDER Stijn BEL DSC 02’ 28″ ;
19 CANCELLARA Fabian SUI CSC 02’ 38″ ;
20 BURGHARDT Marcus GER TMO 03’ 43″ ;
21 ROSSELER Sébastien BEL QSI 03’ 45″ ;
22 POULHIES Stéphane FRA A2R 05’ 04″ ;
23 VAN PETEGEM Peter BEL QSI 05’ 04″ ;
24 ELMIGER Martin SUI A2R 05’ 05″ ;
25 GUESDON Frédéric FRA FDJ 05’ 05″ ;
26 ROJAS Jose Joaquin ESP GCE 05’ 05″ ;
27 MIKHAILOV Guennadi RUS AST 05’ 05″ ;
28 GRABSCH Bert GER TMO 05’ 05″ ;
29 VAN AVERMAET Greg BEL PRL 05’ 06″ ;
30 POLLACK Olaf GER WIE 05’ 07″ ;

Stuart O’Grady : dans l’enfer chaleureux de Roubaix
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