La généalogie classique repose sur l’enregistrement systématique d’événements démographiques tels que les naissances, les baptêmes, les mariages et les décès. C’est sur les certificats de mariage que se trouve l’information relative à l’ascendance des individus. Or, les gens se marient beaucoup moins aujourd’hui qu’il y a trente ans. Cette réalité sociale complique la tâche des généalogistes et les incite à trouver d’autres options de recherche. « Le phénomène des unions libres nuit à la généalogie de demain, parce qu’on n’a plus l’information qui nous permet de remonter d’une génération à l’autre. Si on ne reprend pas cet enregistrement, dans cent ans, les gens ne pourront plus retrouver leurs origines », prévient Bertrand Desjardins, chercheur au Département de démographie historique de l’Université de Montréal. De plus, l’accès aux nouvelles technologies comme Internet assombrit l’archivage des données démographiques. « Les gens ne laissent plus leurs traces comme autrefois, explique Nicole Boyer, archiviste à la Société d’histoire et de généalogie de l’Île-Jésus (Laval). Depuis un an, nous avons remarqué une baisse d’achalandage. Avant, les gens venaient fouiller dans les registres de la société, maintenant ils peuvent faire ça du bout des doigts à la maison avec Internet. » Se servir de la science Une nouvelle science pourrait servir de complément à la généalogie traditionnelle. Il s’agit de la génétique, soit l’utilisation de l’ADN pour remonter le temps. Aussi appelée généalogie moléculaire, cette technique permet d’établir des liens de parenté sur la base de l’ADN, mais également de fournir des renseignements sur l’ethnie et l’identité des individus. Un des avantages de la généalogie génétique par rapport à la méthode traditionnelle est la fiabilité des résultats. Comme l’explique M. Desjardins, « il y a toujours un élément de doute qui réside dans la méthode classique à cause de l’infidélité et des mensonges des gens de l’époque. La généalogie génétique peut facilement remédier à ce problème, car les gênes, eux, ne mentent pas. » La généalogie génétique est possible en théorie, mais utopique en pratique, selon Martin Houle, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal. Tant qu’il n’y aura pas de base de données universelle, cette technique restera dans l’ombre. « Si les données relatives à l’ADN étaient répertoriées pour chaque individu sur la planète, on pourrait facilement établir une généalogie, mais on est loin de là. Il faudrait que les gouvernements soient prêts à investir pour créer des bases de données universelles et je ne suis pas certain qu’on soit prêt à partager notre information génétique avec tout le monde », explique-t-il. L’ADN contient des informations confidentielles sur les individus qu’il ne vaut mieux pas révéler, selon lui. Par exemple, une compagnie d’assurances pourrait découvrir les risques de maladie d’un client potentiel et décider de ne pas l’assurer. Pour l’instant, le marché de la généalogie génétique se concentre dans une douzaine de laboratoires privés aux États-Unis. Pour se procurer le « kit » de prélèvement d’ADN, les gens doivent payer entre 100$ et 500 $. Les données d’ADN sont ensuite comparées afin d’établir des correspondances entre les individus suspectés d’avoir des liens de parenté. Illustration : Clément de Gaulejac Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).
ADN, dis-moi qui je suis