Samedi 20 octobre 2007 : Damiano Cunego franchit en vainqueur la ligne d’arrivée du Tour de Lombardie. Dernière course de la saison cycliste. Le jeune italien de vingt-six ans sauve ainsi sa saison 2007 sans pour autant réussir à confirmer la carrière magistrale qui lui était promise après sa victoire surprise dans le Giro 2004. Honneur à lui donc de boucler en vainqueur la saison 2007. Mais une saison qui ne retiendra pas son nom puisque 2007 restera pour le cyclisme une année marquée par le Danois Michael Rasmussen. Un voyou qui a volé aux spectateurs le beau spectacle de juillet qu’aurait dû offrir le Tour de France. Un tricheur qui a démontré neuf ans après l’affaire Festina comment participer à la plus grande et plus belle course du monde tout en trichant. De quoi mettre le moral de ceux qui veulent un sport propre dans les socquettes. Lundi 22 et mardi 23 octobre : Rencontre internationale contre le dopage dans le cyclisme à Paris. Les participants (le ministre français de la Santé, de la Jeunesse et des Sports Madame Roselyne Bachelot, le Président de l’Union cycliste internationale (UCI) Pat McQuaid, le Président de l’Agence mondiale contre le dopage (AMA) Dick Pound, ainsi que des représentants de grandes épreuves cyclistes internationales, de fédérations cyclistes nationales, des coureurs, les managers d’équipes, le corps médical et les sponsors) sont parvenus à rendre le « passeport biologique », discuté depuis neuf ans, obligatoire dans le peloton professionnel dès janvier 2008. Les contrôles antidopages habituels ne seront donc plus le seul moyen d’attraper les tricheurs. À partir du premier jour de l’année prochaine, l’évaluation se fera au cas par cas. Un moyen bien plus fiable. Jeudi 25 octobre : Le Président d’Amaury Sport Organisation, Patrice Clerc, et le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, dévoilent au public le profil de la Grande Boucle 2008. Une compétition qui ne fait plus partie de l’UCI et à laquelle il faudra fournir son passeport biologique pour participer. L’invitation par l’éthique remplace donc la vieille tradition de la qualification par la performance. Ce serait une erreur de parler pour l’énième fois de « Tour du renouveau ». La quatre-vingt-quinzième édition du Tour de France n’est pas à l’abri de scandales à répétition. Il y aura toujours des tricheurs. Mais le courage de Patrice Clerc et de Christian Prudhomme et leur lutte sans fin contre la facilité qu’est la corruption sont une belle leçon de vivre. Toujours aller vers l’avenir quelle que soit son apparence, quoi que disent les autres. Ils sont aussi un exemple à méditer : eux, ils se battent pour ce qui est juste et ne mettent pas les voyous et les honnêtes gens dans le même sac. Ils sont ainsi l’anti-fatalisme en soi. Une croyance en la démocratie. Eux, ils respectent autrui et ne brisent pas ceux qui ont tout l’avenir devant eux comme le font certains journaux -en publiant par exemple un certain acte de décès- et certaine chaîne -en se retirant d’une épreuve sportive célèbre- qui enseignent par leurs actes que la vie ne vaut pas d’être vécue. Quel mauvais exemple pour la jeunesse et tous les êtres à venir, qui sont l’avenir ! Malgré ces « deux gaulois » dignes d’Astérix et Obélix, restent une certitude et une inconnue : le calendrier routier de la saison 2007 est bouclé, mais que sera la saison prochaine ? L’attente de cette dernière risque d’être longue et riche en affaires. Premier rebondissement : Iban Mayo, dernier coureur positif du Tour 2007, vient d’être blanchi par la contre-expertise. En revanche, Rasmussen aurait utilisé la nouvelle EPO encore non interdite. Et si les tricheurs sont encore dans le peloton en 2008 et les autres années, il ne faut pas oublier que ce sont les irréductibles résistants qui finissent toujours par gagner. La potion magique -l’indétectable- n’est pas forcément en la possession de ceux que l’on croit.
Chronique : Fin de saison, début de quoi ?