Nombreux sont ceux qui pensent que s’il doit y avoir bombardement de l’Iran, les Etats-Unis seront les premiers à l’exécuter, d’autant plus que Condoleezza Rice et George Bush n’arrêtent pas de multiplier les discours de haine et de mépris contre l’Iran, Etat membre par excellence de l’Axe du mal. Mais à y regarder de plus près, cette possibilité devient de plus en plus faible. Actuellement embourbés dans le ’bourbier’ irakien jusqu’à envisager un retrait des troupes, pris au dépourvu par la dextérité des « martyrs » afghans, les GI’s et leur commander-in-chief George Bush doivent en avoir marre de ces fedayins sans scrupules. Aussi, au niveau interne, la récession économique augmente le scepticisme vis-à-vis du gouvernement américain. Tout cela porte à croire que c’est le moment de prendre une petite pause de la part des faucons et autres va-t-en guerre de la Pennsylvania Avenue. C’est l’instant idéal pour passer la balle aux copains européens. Et il se trouve que le meilleur « capteur » européen n’est personne d’autre que Nicolas Sarkozy, le président de la République française, le nouveau chouchou des médias internationaux. Le tempérament de celui-ci lui donne le privilège d’être un bon candidat pour continuer la mission de Washington au Moyen-Orient. Lui-même ne s’y est pas trompé ; dès son arrivée à l’Elysée, il annonce déjà un caractère plutôt « 007 ». Toujours en action. La France, à travers son nouveau président, veut se replacer sur l’échiquier mondial en tant que puissance à part entière. Et actuellement, tout porte à croire que le meilleur moyen de le montrer, selon eux, c’est une offensive militaire orchestrée en coordination avec les alliés atlantistes, surtout américain. Ce qui fait que pris d’un excès de zèle ou simplement ayant fait un « lapsus volontaire », son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lui, voit déjà ses F-16, ses B52 et autres machines de guerre dans les mers du Golfe en train de larguer des missiles sur Natanz, Bushehr ou Téhéran. Mais heureusement que Sarkozy, lui, reste vigilant et n’hésite pas à faire reporter la déclaration de guerre pour un proche futur. Peut-être coïncidence des événements, maintenant ce n’est plus Bush qui répond au président iranien Ahmadinejad, c’est bien Sarkozy qui s’en charge, même sur les tribunes des Nations Unies. Par ailleurs, il se trouve que l’excitation verbale des hommes politiques français ne se limite plus entre les murs des cabinets ministériels, le discours est passé aux médias et maintenant il commence à être employé dans les casernes, comme dans cette base militaire à Angoulême, où le premier ministre François Fillon a fait mention de la « dangerosité » et de « l’extrême tension » de la situation . Ce qui a, sans doute, mis la puce à l’oreille des généraux français comme quoi la bataille est imminente et qu’il faut se « preparer à la guerre » . Peut être que Sarkozy et Kouchner, ne sont pas assez informés (et ça j’en doute) de l’actualité dans cette région. Car il se trouve que les mollahs et autres ayatollahs se préparent eux aussi au « pire ». Sarkozy devrait demander conseil au Canada qui, rien que pour des missions humanitaires, se voit infliger tous les jours de lourdes pertes tant au plan matériel qu’humain. Et enfin, il est clair qu’avec cette nouvelle équipe française, le gouvernement américain peut prendre des vacances pour un moment. Car ce qui est sûr et certain c’est que la France de Sarkozy est prête à prendre la relève et elle n’hésitera pas à faire sentir sa force de frappe dans toutes les régions où le national interest français (et même atlantiste) sera menacé.
Chronique : La France : la vraie menace pour Ahmadinejad