Parcours de Sensation

Diplômé en design de l’environnement à l’UQAM, Éric Demay laisse entrevoir un monde bien à lui à travers son blogue Hippopocampe, un lapsus énoncé un beau jour par l’auteur et adopté dès 2003 comme titre de son site Internet. Si nous pouvons y découvrir des photographies personnelles (amis proches et famille), là n’est pas l’essentiel. Éric Demay sculpte en images les paysages et la ville, qu’il parcourt principalement de nuit. Première réflexion : comment partage-t-il son travail sans pour autant s’exposer complètement aux autres ? « Il y a toujours quelque chose d’intime dans la démarche du blogueur, pourtant je n’ai pas l’impression de me livrer entièrement et si facilement au lecteur qui aura la possibilité de me lire », pense-t-il. C’est seulement avec l’arrivée du numérique qu’Éric Demay s’est intéressé à la photo comme moyen d’expression unique de mettre en scène ses émotions : « avant mon baccalauréat en design, j’ai fait des études en cinéma qui m’ont moyennement intéressées. Par la suite, j’ai délaissé la vidéo pour la photographie numérique qui m’a ouvert un espace de possibilités me semblant encore aujourd’hui infini », note-t-il. Depuis un voyage effectué à Berlin en juin 2004, Éric Demay n’a plus quitté son Nikon, témoin d’un quotidien qu’il met en scène dans une double posture : les mots qui défilent sur le blog sont un complément indispensable aux photographies mises en ligne. Question d’espace Le rapport qu’entretient Éric Demay avec l’espace physique de toute chose frappe dans sa photographie. La série qu’il vient d’achever, à la demande du magazine Urbania, répertorie les 25 lieux qu’Héritage Montréal a identifié comme étant à conserver à tout prix. Il en résulte un travail personnel et subjectif où les perspectives permettent de construire un univers casi-fictionnel à l’image de sa photographie de l’intersection Ste-Catherine et St-Laurent ou de celle de l’Axe portuaire. Éric Demay choisit d’envisager l’espace urbain, plutôt dense et animé, dans une perspective qui n’exclut pas le caractère solitaire du photographe : « La ville, c’est pour moi l’occasion et la chance de pouvoir échanger 1001 idées, d’entrevoir une multitude de cultures, de contempler le passage du temps sur les différents bâtiments présents ». Projets d’avenir Alors, photographe, Éric Demay ? Pas si sûr. L’artiste se définit avant tout comme un designer. D’ailleurs, il a parcouru pas mal de chemin depuis la fin de ses études : d’abord employé dans une entreprise de design d’exposition et d’architecture, Éric travaille à son compte depuis juin 2007. En tout état de cause, le blogue, pas plus que la photographie n’est pour lui une fin en soi, mais plutôt un moyen d’ajouter des cordes à son arc. Il ne se voit pas photographe professionnel, malgré les sollicitations multiples dont il a fait l’objet ces derniers mois : « Je ne me vois pas enfermé dans le rôle du photographe engagé pour des contrats onéreux et qui n’aime pas ce qu’il fait. Je préfère ma liberté actuelle et l’expression de mes propres sentiments ». La liberté comme marque de fabrique ? Respect ! Blogue de Éric Demay : www.hippopocampe.org Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).

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