L’idée peut sembler farfelue. Il s’agit d’installer un miroir géant de 2 000 kilomètres de diamètre dans l’espace, au point de Lagrange, là où les forces gravitationnelles de la Terre et du Soleil s’annulent. Proposé par le physicien américain Lowell Wood, le système permettrait de détourner 2% du flux solaire. « Cette idée est basée sur l’augmentation de l’albédo, soit la partie des rayons solaires qui est reflétée vers l’espace, en dehors de l’atmosphère, explique Michel Bourqui, professeur aux départements de chimie et des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université McGill. Il y a des processus naturels qui ont cet effet. Les déserts, par exemple, ont un effet de miroir, la glace aussi. » En 2002, des chercheurs nord-américains – dont deux rattachés à l’Université McGill – ont abordé cette idée de miroir géant dans un article publié dans la revue Science. Sceptiques et prudents quant aux idées avancées par les tenants de la géoingénierie, ils recommandaient néanmoins la poursuite de ces recherches, au cas où le réchauffement du climat serait plus important que prévu, ou que d’autres mesures échoueraient. « Je ne pense pas que la géoingénierie soit une bonne approche », affirme l’ingénieur à la retraite H. Douglas Lightfoot, cosignataire de l’article et membre du Centre de recherche sur le climat et les changements à l’échelle du globe de l’Université McGill. Est-ce que l’idée d’installer un miroir géant est folle ? « C’est techniquement possible, mais très dispendieux. Envoyer du matériel dans l’espace coûte environ 3000$ par kilogramme. Et comment allons-nous retirer le miroir s’il n’est plus nécessaire ? », répond-il. Du soufre dans la stratosphère Le prix Nobel de chimie 1995, Paul Crutzen, avance l’idée de larguer des particules de soufre ou de sulfure d’hydrogène dans la stratosphère. Une fois brûlées, elles seraient transformées en particules de sulfate, lesquelles réfléchissent les rayons du soleil. C’est le phénomène qu’on observe lors des éruptions volcaniques. « En 1991, après l’éruption du volcan Pinatubo aux Philippines, l’atmosphère s’est refroidie pendant quatre ans, raconte Michel Bourqui. Le problème, c’est que ça prendrait une quantité gigantesque d’aérosol pour reproduire cet effet. Et après trois ou quatre ans, les particules redescendraient dans l’atmosphère et l’effet serait annulé. Il faudrait donc en injecter de manière continue. » Selon Michel Bourqui, lancer de telles particules dans la stratosphère pourrait avoir des conséquences environnementales. « On ne connaît pas l’effet qu’auraient les aérosols quand ils descendraient dans la plus basse couche de l’atmosphère. » Le professeur de l’Université McGill estime même que ces particules pourraient affecter les nuages. « Aussi, quand le soufre est dissout dans l’eau, en se mélangeant avec les nuages, il devient de l’acide sulfurique. Ça créerait des pluies acides », explique-t-il. Ken Caldeira reconnaît l’existence de ces dangers, mais pour lui, « la question est de savoir si ce sera pire ou mieux que l’augmentation du CO2, sans la géoingénierie. La réduction des émissions de CO2 est la clé, mais nous devons penser à ce que nous ferons si les réductions d’émissions ne viennent pas assez vite ou ne sont pas assez considérables. » Encore faut-il que le réchauffement climatique soit causé par la hausse des gaz à effet de serre, remarque H. Douglas Lightfoot. Le journal indépendant de l’Université de Montréal Quartier Libre est le principal journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM). Organe de diffusion indépendant de la direction de l’UdeM, Quartier Libre est un bimensuel distribué à plus de 7000 exemplaires sur et autour du campus. Quartier Libre compte sur la collaboration de plusieurs étudiants (dans différents domaines d’étude) de l’UdeM et de quelques journalistes extérieurs. Il se veut un journal école, un tremplin pour les étudiants qui souhaitent faire carrière en journalisme et se donne comme mandat de traiter de tous les sujets chauds du campus de l’UdeM et d’ailleurs, de faire des analyses sur des thèmes de société et internationaux et de promouvoir la culture émergeante qui n’est pas ou peu couverte par les autres journaux québécois. Innovateur et dynamique, il a été nommé « meilleur journal étudiant du Canada » par Paul Wells, chroniqueur au magazine canadien Macleans. L’ensemble de la rédaction est rémunéré pour son travail. L’équipe rédactionnelle 2007-2008 est composée de Rachelle Mc Duff (directrice et rédactrice en chef), Clément Sabourin (chef de pupitre campus), Julie Delporte (chef de pupitre culture), Thomas Gerbet (chef de pupitre société-monde) et Clément de Gaulejac (directeur artistique).
Un parasol pour refroidir la Terre