Des Jeunes diplômés d’une licence cherchent un de incurablement

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Un hashtag dénonciateur #EtudiantsSansMaster

Licence en poche, des étudiants ne sont pas admissible à l’entrée d’un master. Ils lancent sur Twitter un hashtag dénonciateur : #EtudiantsSansMaster.

Le désarroi des étudiants

C’est un peu accablant, et l’expression d’un vrai dégoût. L’année scolaire se termine, et les étudiants diplômés d’une licence, auparavant touchés par les conséquences de la crise de Covid-19, sont désormais accoler à un autre souci de taille pour leur carrière.
« J’ai validé ma licence avec 15 de moyenne et il n’y a toujours aucun master qui m’a acceptée. Je suis juste en train de me demander à quoi cela a servi d’étudier », s’agace une étudiante en sociologie. Le hashtag #EtudiantsSansMaster est devenu viral sur Twitter, certains racontent leurs amertumes, d’autres dénoncent le préjudice qu’ils estiment subir alors qu’ils terminent leur année avec de très bons résultats.

Sur le réseau social Twitter, les anecdotes des étudiants concernés se suivent et se ressemblent. « Aujourd’hui je termine ma licence à 13,5 avec un stage effectué pendant le Covid et une bonne appréciation, une motivation de dingue, un mémoire noté 16/20, j’accumule les jobs chaque année et le bénévolat depuis un an… mais la sélection m’a dit stop » raconte une autre étudiante sur Twitter.

Le hashtag, qui réunit depuis plusieurs semaines des centaines de témoignages, leur a permis de montrer du doigt les manquements de la réforme des masters, instaurée en 2016. Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Enseignement supérieur, avait mis en place une réforme censée garantir le droit à la poursuite d’études pour chaque diplômé de licence.

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« Aucun étudiant souhaitant poursuivre ses études en master ne sera sans solution, sans choix, sans droit », assurait la ministre. Cinq ans plus tard, des milliers d’étudiants se retrouvent toujours dans un bourbier pour différentes causes, dont des « capacités d’accueil atteintes » dans les écoles universitaires.

La difficulté de fond reste celui de la massification de l’enseignement supérieur.

« Pas assez de locaux, pas assez d’enseignants-chercheurs et donc, une sélectivité incontournable. Il y a un problème d’information également. Il y a énormément de parcours peu connus qui mériteraient d’être valorisés », confie Angèle Delpech, vice-présidente de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), premier syndicat étudiant, dans un entretien à Ouest-France.

Changement du site d’inscription pour un délai plus court Une agressivité entendue ?

C’est en tout cas l’annonce que veut faire passer Frédérique Vidal. L’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé la refonte du site internet dédié aux masters (*) pour la rentrée 2021. « Repenser ce site me paraît important, car les étudiants n’ont pas idée du nombre de masters qu’il y a sur le territoire », rappelle-t-elle.

Actuellement, un étudiant peut se voir proposer de nombreuses places en master. Ce n’est qu’une fois son choix fait que des places se libèrent dans les filières, avec parfois une multitudes d’interventions manuelles qu’il s’agirait d’automatiser au maximum. « L’idée de la refonte du site, c’est de faire en sorte qu’il y ait un délai le plus court possible entre le moment où les places se libèrent et le moment où elles sont reproposées à d’autres étudiants qui sont sur liste d’attente », précise la ministre.

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Une revendication « Stop au massacre de la sélection en Master ! » adressée au ministère a également été lancée, avec plus de 3.000 signatures, dans le but d’ameuter sur la situation qui oblige les étudiants à postuler dans de trop nombreux masters en France, voire à envisager l’étranger. Ils se retrouvent, pour la plupart, à accepter en attendant des masters qu’ils ne veulent pas par peur de ne pas être admis dans les filières qu’ils souhaitent.
« Les étudiants ont besoin de stabilité et de prévoyance dans la poursuite de leurs études, non d’une place in extremis, à la dernière minute, dans n’importe quoi et n’importe où », dénoncent Léa Bariolet et Victor Soto, les signataires à l’origine de la pétition.
(*) trouvermonmaster.gouv.fr

Frédérique Vidal avait annoncé la création de 14.000 places supplémentaires pour les étudiants des « filières sous tension » pour la rentrée 2021

Au début de ce mois de juillet, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, annonçait la création de 14.000 places supplémentaires pour les étudiants des « filières sous tension » pour la prochaine rentrée universitaire. Autrement dit des capacités d’accueil rehaussées pour ces parcours dont la demande dépassait l’offre. Des places nouvelles qui concernent les filières universitaires , mais aussi les Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), s’ajoutant à 5.000 places supplémentaires en BTS annoncées auparavant, et aux 15.000 créées en début d’année. Ce qui porte à « près de 34.000 », annonce la ministre, le nombre total de places supplémentaires pour la rentrée 2021-2022.

Mais on parle là de l’accueil des nouveaux bacheliers dans les filières de formation de l’enseignement supérieur. La question de l’accès au master 1 pour les étudiants en fin de licence est un autre débat, sur lequel Frédérique Vidal n’apporte pas encore toutes les réponses. Pour elle, il y a également des filières en tension à ce niveau du cursus, notamment pour les études de droit et celles de psychologie. La ministre estime qu’il est toutefois impossible, à l’heure actuelle, d’établir un premier bilan du nombre d’étudiants se trouvant sans solution.
« Les procédures sont encore en cours, et des recours restent possibles », a-t-elle tenté de rassurer lors d’une conférence de presse le 9 juillet. L’année dernière, sur 170.000 candidats éligibles à une entrée en master 1, « entre 2.000 et 3.000 » recours auraient été enregistrés, selon elle. Pour la rentrée prochaine, la ministre a annoncé la création de 3.000 à 4.000 places supplémentaires dans les filières en tension. Elle le rappelle par ailleurs : les universités se réservent le droit de procéder à une sélection des candidats. Saut que pour des étudiants ayant obtenu leur licence avec une note largement au-dessus de la moyenne, l’absence de solution n’est ni recevable, ni équitable.

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